vendredi, août 10, 2007

 

De la difficulté d'être antisémite dès lors qu'on apprécie la musique

Les russes sous des sous-hommes et les juifs ne méritent guère mieux que l'extermination. J'ai été mis en garde très tôt grâce à Mein Kampf ("mon combat"). La publication de l'ouvrage est encadrée ou interdite dans de nombreux pays, pas la Turquie, où il se classe DE NOS JOURS dans les meilleures ventes d'ouvrages. Ajoutons à cela un vieux fond d'islamisme et nous avons le candidat rêvé à une prochaine ouverture de l'Europe.

Mein Kampf est donc un best-seller intemporal et universel. Il traite d'ailleurs de la France, "inexorable et mortelle ennemie du peuple allemand". En effet, comme le rappelle Adolf lors d'une interview accordée à Bertrand de Jouvenel en février 1936, "les troupes françaises occupaient la Ruhr". Il fallait se dédommager sur le dos de la bête, dans la logique du Traité de Versailles.

"C'était le moment de la plus grande tension entre les deux pays. Oui, nous étions ennemis ! Et j'étais avec mon pays, comme il sied, contre le vôtre. Comme j'ai été avec mon pays contre le vôtre durant quatre ans et demi dans les tranchées ! Je me mépriserais si je n'étais pas avant tout Allemand quand vient le conflit... Mais aujourd'hui, il n'y a plus de conflit. Vous voulez que je fasse des corrections dans mon livre, comme un écrivain qui prépare une nouvelle édition de ses oeuvres ? Mais je ne suis pas un écrivain, je suis un homme politique. Ma rectification ? Je l'apporte tous les jours dans ma politique extérieure toute tendue vers l'amitié avec la France... Ma rectification, je l'écrirai dans le grand livre de l'Histoire !"

Avant d'être un maniaque dangereux, Hitler est surtout un stratège brillant. Ou pas pas le dernier pour la déconne au choix. Si le Club de l'humour politique se penchait sur l'avant-guerre, il serait un sérieux candidat. Donc, quelques années plus tard, le match retour a lieu et l'Allemagne occupe à son tour une riche partie de la France. 1-1. Sauf que la mémoire collective française a tendance a ne plus faire le lien entre les deux évènements. Peut-être parce que nos soldats n'ont pas veillé à organiser l'extermination d'une partie de la population sous leur contrôle, même si on peut présumer qu'ils n'ont pas été non plus particulièrement sympathiques.

Dès l'antiquité, "le christianisme invente l'antisémitisme théologique, il fait entrer dans l'interprétation de la religion officielle le principe que le Juif est mauvais en soi" (Jésus et ses disciples étant en effet Suédois). Hitler, partisan de l'Eglise catholique, propose donc une solution finale pour les juifs et songe à asservir toutes les races inférieures, dont les russes. Heureusement, l'investissement de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis permet de contrarier ses projets (vous savez, les deux pays libéraux (racine liberté) dont les dirigeants sont régulièrement traités de fascistes). Alors que tout est perdu, Hitler se retranche dans son bunker et se donne la mort sur un air de musique classique.

Peut-être pas sur Wagner, car Lew Besymenski, ancien membre des troupes d’élites chargé en mai 1945 de l’inspection du bunker, avait ramené un carton contenant les vinyles du Führer. A part les classiques allemands, figurent Borodine, Rachmaninov et Tchaïkov­ski, des artistes juifs et russes donc. Tchaïkov­ski a par exemple signé la bande originale du film "Maman j'ai raté l'avion", je l'ai même passé à ma douce pour bercer notre sommeil un soir. Ainsi donc Hitler, modèle de jusqu'au boutisme, aura finalement manqué de cohérence et trahit sa conviction que "l'art juif n'existe pas".

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