mardi, novembre 28, 2006

 

Top 10 Pause au travail le 1er décembre

10/ Y'en a marre du diktat café/clope.
9/ 40 centimes, la caféine, la fumée cancérigène, c'est pas une vie.
8/ Il est temps de changer les comportements, en s'alliant à une grande cause.
7/ Le 1er décembre, niquez.
6/ Le créneau horaire reste le même, quelques minutes, voir une seule selon votre partenaire. Vous êtes donc potentiellement plus vite de retour à l'ouvrage.
5/ Seulement 20 centimes l'éjac avec la boîte Make Love ! (et 200€ pour trouver quelqu'un qui vous accepte).
4/ Une activité recommandée par Santé Magazine.
3/ L'occasion de reserrer les liens entre collègues. JC en salive déjà. Lui qui coursait toutes les femelles au son de "Que la gueule !".
2/ Idéal pour les couples mariés qui travaillent ensemble mais ne se touchent plus depuis 3 ans quand ils rentrent chez eux.
1/ Attention toutefois à vous modérer les premières fois ; vous n'avez plus 20 ans ni l'entraînement adéquat. Idéalement, reprenez quelques leçons ; je crois que Fan a personne en ce moment.

mardi, novembre 21, 2006

 

Un sujet rarement abordé sur ce blog

qui vaudra à son auteur le Pulitzer du journalisme !

Emilie dit :
J'ai rompu
eMp dit :
Tu brises plein de coeurs ! lol
Emilie dit :
Lol
eMp dit :
Il avait l'air plus sensible que moi en plus !
Emilie dit :
Tu vas me dire que je t'ai brisé le coeur aussi ??
Emilie dit :
Oui, c vrai, il a l'air de moins s'en foutre
eMp dit :
Pquoi t'as rompu ?
Emilie dit :
C'était pas l'homme de ma vie
eMp dit :
Et moi g t potentiellement l'homme de ta vie ?
Emilie dit :
Non, lol
Emilie dit :
Toi, tu m'as fait l'amour, c déjà bien
eMp dit :
Pas lui ?
Emilie dit :
Non
Emilie dit :
Y'a que toi pour faire ça

jeudi, novembre 16, 2006

 

My heart goes boom


 

Politique à la Frêche

Georges Frêche, Président de la Région Languedoc-Roussillon, a regretté que l'équipe de France de football compte "neuf blacks sur onze" alors que selon lui, "la normalité serait qu'il y en ait trois ou quatre". Explication de Georges Frêche : "Ce serait le reflet de la société. Mais là, s'il y en a autant, c'est parce que les blancs sont nuls".

Suite à ces déclarations, les protestations au sein du PS ne sont pas fait attendre : François Hollande, premier secrétaire du PS, lui demande "de s'expliquer immédiatement". "Carton rouge à Georges Frêche : la déclaration de trop !", commente Claude Bartolone, bras droit de Laurent Fabius. Pour lui, ces propos "sont indignes d'un élu de la République et constituent une salissure pour le parti socialiste". Georges Frêche "entonne une rengaine raciste dont Jean-Marie Le Pen avait jusqu'ici le triste monopole", souligne Claude Bartolone, notant qu'il est "un multirécidiviste de la provocation". Il a demandé à François Hollande, premier secrétaire, Dominique Strauss-Kahn et Ségolène Royal de condamner ces propos "de la façon la plus ferme".

Jean-Luc Mélenchon, parle pour sa part de "récidive raciste". Le sénateur de l'Essonne estime que "ces propos sont inadmissibles" et invite "tous les socialistes à exprimer leur désaccord avec de telles déclarations et avec les idées qu'elles reflètent. La complaisance dont bénéficie Georges Frêche au parti socialiste n'est plus tolérable". Harlem Désir, député européen, secrétaire national à la mondialisation estime d'autre part que "Georges Frêche ne peut plus être membre du PS. Il n'a pu rester lié au parti qu'en raison de l'indulgence liée au nombre de mandats qu'il contrôle" et espère que cette "indulgence va désormais prendre fin".

Intellectuellement, n'importe quel gamin placé dans la bonne famille fera les bonnes études et sera brillant. Le bagage socio-culturel prédestine en grande partie.

Physiquement, les noirs ont un avantage génétique sur les blancs ; le domaine sportif l'illustre. Pourquoi nier une évidence ? Cela ne remet pas en cause le principe d'égalité du citoyen au regard de la République. Notre société n'est pas basée sur la force mais le mérite. Quelque soit notre capital génétique, nous sommes tous potentiellement méritant et utiles à la société.

Les réactions du PS et autres à cette déclaration sont de belles illustrations de politiquement correct.

En complément : un portrait intéressant pris dans Le Monde.

jeudi, novembre 09, 2006

 

Le vrai pouvoir

Gaelle : J'ai lu que tu ne souhaites pas une mort naturelle aux employés de FT ; j'espère être une exception.
eMp : Haha, j'avais pas pensé à toi. Non seulement les employés de FT gèrent mal mon accès internet mais en plus ils couchent pas.
Gaelle : Enfoiré !!! Attend que je retourne au boulot, je vais ruiner ton ADSL !

mardi, novembre 07, 2006

 

Veinards

Les vieux et la fête c'est comme le tacotac, une chance avec le prénom, une autre avec le 1er novembre.

 

May your dream come true

En attendant d'être fonctionnaire, je profite de la vidéothèque municipale. Lorsqu'un film classé tout public ou accord parental souhaitable est jugé subversif par la responsable, elle relève la censure à un niveau supérieur. Ainsi Girl next door bénéficie d'une étiquette Interdit aux moins de 14 ans. Quel est donc ce virulent pamphlet que l'on veut cacher aux générations précoces ?

L'accroche du film ou tagline est : Et si ta voisine était une star du porno ? Notez comme l'on parle directement au jeune qui tient la pochette en mains, en l'espèce moi. Celui-ci doit s'attendre à une comédie hilarante et ultra-sexy. Bref, il va se marrer et voir du cul ; que demander de plus. Un scénario ? Certains films ont l'air tellement nuls ou tellement bêtes que l'on est irrésistiblement attiré, même quand on s'attend au pire. Et parfois on a tort ! Car drôle et insolent, Girl next door sort du lot des teen-movies (L'express). Il envoie les bonnes vibrations (Première).

Malgré quelques longueurs, les vannes sont plutôt fines et second degré. La morale est sauve puisque le film est finalement une histoire d'amour ultra-rose (comme un clito). L'héroïne pécheresse est sauvée grâce à la pureté des sentiments du héros. Elle laisse tomber les tournages au profit du fils naturel de Flanders. Ce sera sa première et dernière compagne ; ONE LIFE, ONE GIRL.

Dans une interview accordée à Ouest France ou Pèlerin Magazine (impossible de me rappeler où je l'ai lu), Katsumi déplorait les remarques de type « j'espère que vous allez vous en sortir ». Peut-on s'épanouir en jouant dans des productions pour adultes ou est-ce une industrie qui utilise des naufragés que les braves gens doivent secourir ? De la nuance avant toute chose...

 

Get AIDS for free

Un jour, vos lacunes en anglais vont vous causer du tort. Faut que je dépose la marque pour l'exploiter en t-shirt, ça va cartonner. Au dos j'ajouterais peut-être... or get a condom.

 

Concours

Depuis ma démission fin avril, j'ai fini le printemps avec Emilie, passé l'été à glander et me suis inscrit aux concours de l'administration fiscale. J'ai appliqué la même technique que pour tous mes examens : no stress, no révisions. C'est que j'aime bien me mettre tout le monde à dos, entendre que je suis un feignant et que je vais me planter. Pour le bac mes professeurs étaient à l'unisson : "c'est tout au long de l'année qu'il fallait travailler si tu voulais réussir" ; pour le code, le moniteur avait résumé : "on t'as vu 3 fois aux leçons et t'as même pas de manuel, comment tu veux réussir ?" En fac, c'était plus aléatoire mais quand ça marchait mes collègues me maudissaient pendant des semaines : "j'hallucine, il est jamais venu en cours et il s'aperçoit seulement le jour de l'exam qu'il lui manque les 50 premières pages de son code pénal, première fois qu'il l'ouvrait".

Une semaine avant l'épreuve d'admissibilité, j'ai reçu ma convocation pour le concours d'agent des impôts (catégorie C). C'était mi-septembre à Brest, dans le grand hangar qui sert de salle des fêtes. Nous étions quelques centaines, de tous les âges, dont beaucoup, beaucoup de jeunes filles. C'est alors que j'ai juré de servir l'Etat coûte que coûte. Certaines têtes évoquaient la sortie d'université, d'autres la sortie de l'ANPE. L'épreuve consistait en un QCM français/culture G/maths de niveau brevet ; de niveau 19/20 au brevet j'entends. Pour m'amuser j'avais la veille présenté les annales à ma mère, ex prof, et à mon frère, étudiant en école d'ingé : ils se sont plantés. Moi je suis convoqué pour la suite, aux épreuves d'admission. 6500 candidats pour 300 postes, geez !

Le mois suivant j'ai passé les épreuves d'admissibilité pour le concours d'inspecteur des impôts (catégorie A). Nous n'étions plus qu'une vingtaine, à Quimper cette fois. Le niveau exigé passait de brevet à bac+3, j'ai reconnu quelques têtes du précédent concours. Là encore une majorité de filles, plutôt sympas puisque nous avons échangé un café. J'ai renouvelé mon serment de fidélité à la mère patrie. En 3 jours je me suis frotté à une synthèse de documents, une dissertation générale, une dissertation juridique puis une épreuve d'anglais. J'avais le cerveau vrillé comme aux partiels. Là encore, un candidat sur dix deviendront inspecteurs au final ; résultats le 9 janvier. Stay tuned.

 

Top 10 FAQ du mois

Q 10. Qu'est-ce qui se passe, je te vois plus sur msn et ton blog est à l'abandon, tu es mort ?
R 10. Oui, fout moi la paix. En plus c'est ma fête, je fais ce que je veux.

Q 9. Dommage, j'étais sur le point de t'offrir mon corps.
R 9. @Fan : COMME DE PAR HASARD. La première année j'y croyais un peu, après 5 ans tu peux aller baiser des clochards en mémoire de Malthus, rien à battre.
@Germain : les orgies, la drogue, l'alcool à outrance si tu veux. Je crois par contre qu'il est préférable de garder un dernier tabou, genre l'homosexualité. Ou d'être fidèle à JC.

Q 8. Récemment, j'ai vu une video de toi sur MONSTERCOCK.COM ; je voulais savoir si tu avais eu recours à certaines techniques pour arriver à ce résultat ?
R 8. Cher XXX, je comprends que tu souhaites rester anonyme ; pour conserver le ton convivial de cette rubrique, nous t'affublerons temporairement d'un sobriquet, style kikibonzaï. Tout d'abord, sache que le plaisir de ta partenaire n'est pas directement lié à la taille de ton membre. C'est particulièrement vrai si l'objet de tes rapports est un animal de la ferme. Ensuite, si malgré tout tu restes focalisé sur ces quelques centimètres manquants et que tu en viens à douter de ta virilité, il existe plusieurs solutions.

Voici la première : lors de ta prochaine érection, munis-toi d'un cutter et incise ton pénis sur la largeur puis la longueur de façon à découper un rectangle. Après avoir retiré la viande, insère un grand morceau de bois. Met du gros scotch autour le temps de la cicatrisation. Tu m'excuseras de ne pas te dévoiler les autres méthodes, je suis en train de faire un malaise.

Q 7. Venant de tomber de ma chaise, ce FAQ du mois prend fin ici.

 

La cuisine des libéraux

Vous êtes chez vous, en train de faire la sieste ; il doit être 19h, la nuit commence à tomber. Vous entendez du bruit depuis quelques minutes, sans y prêter attention. Lorsque finalement vous vous levez, vous apercevez quelqu'un dans la cuisine. Panique totale, vous êtes figé, incapable de parler ou de penser à téléphoner. Quand enfin vous réagissez, votre visiteur vous remarque et se sauve. Il n'a rien volé, fouillé aucune autre pièce, juste mangé tout ce qu'il pouvait. Il aurait bien aimé se laisser mourir plutôt que de vous embêter mais il a craqué au dernier moment.

C'est arrivé à une amie de mes parents. Elle était partagée entre deux chocs : celui du viol de son domicile et celui de la conscience de l'existence de telles situations. Malthus, un des premiers « libéraux », était partisan du laissez-faire économique mais aussi du laissez-faire social : halte aux politiques d'aide des plus démunis, coûteuses, elle n'incitent pas au travail et ne stimulent pas l'économie. Toutefois, il était sincèrement soucieux du bien-être des défavorisés : il prônait le mariage tardif pour limiter la taille d'une famille et ainsi lui permettre de « s 'en sortir » mais surtout la charité privée. Il est du devoir du bon libéral d'aider son prochain pour le remettre sur les rails du travail. Contrairement à l'aide étatique, la charité privée est personnalisée, directe et donc sans gaspillage : son efficacité est maximale.

Sous prétexte que nous payons nous ou nos parents des impôts, devons nous pour autant délaisser le secours de proximité ? Une ex, d'une générosité exemplaire avec son entourage, me confiait avec courage et lucidité : « J'ai plus de pitié pour un animal qui souffre que pour un clochard ». J'ai de la chance, je n'aime pas les animaux.

 

Stop ! In the name of love

Tant qu'à donner dans l'exposition pornographique de ma vie sentimentale, et comme 80% d'entre vous ne captent rien au poker et ne demandent que ça, je m'aperçois que je vous ai peu parlé d'une aventure sympa, Ileana. Alors que nouveau parisien je me glisse chaque jour dans la foule, 20 minutes à la main, je commence tout juste à oeuvrer chez MeilleurTaux. C'est le temps des promesses, j'ai un moral d'acier, un allant et une confiance en moi prompts à séduire n'importe quelle jeune fille. Alors que j'enchaîne les soirées poker, je reçois deux mails via Meetic un dimanche soir. Le premier d'une jeune fille au prénom mythologique, le second d'Ileana. J'obtiens un rendez-vous des deux dans la semaine. Lorsqu'une fille prend la peine de vous écrire c'est presque déjà gagné. Si en plus vous répondez comme moi... « Je hurlais de rire en te lisant ». Dommage, j'ai perdu quelques beaux copier/coller en me désinscrivant.

Premier rendez-vous devant l'Opéra ; puis sur les Champs pour faire un ciné. La fille est bof, elle a triché tout ce qu'elle pouvait sur ses photos mais reste quand même baisable ; tant qu'elle parle pas. Lorsqu'elle prend la parole j'ai envie de crier (TAIS-TOI). J'ai droit aux pires clichés et lieux communs sur les autres films qu'elle a vus et sur NIPTUCK, sa série préférée. « Quand je vois tous les problèmes que les gens beaux et riches ont, je suis contente d'être ce que je suis ». Au second degré ce serait divin, mais elle est sincère. Si j'avais connu Pat Bateman à l'époque, j'aurais fait les présentations. Pendant toute la soirée, je m'efforce de laisser tomber la conversation et de limiter mes traits d'esprit. Point culminant de la soirée, elle raconte comment elle a refusé de participer à un casting de TF1 pour une émission de télé-réalité. En effet, repérée dans le magasin de design où elle officie (je vous passe ses positions sur l'art, ça vous fera économiser une corde), on lui proposait une version trash du Bachelor sans qu'elle s'en rende compte. Plein de beaux mâles devaient la séduire pour empocher le magot. Ils ont finalement fait l'inverse : une fille top et un mec nul, mais un acteur pour pas que ce soit immoral : ça a donné Mon incroyable fiancé. Dommage, on a vraiment raté quelque chose à la télé.

Second rendez-vous avec la perle roumaine, Ileana. Sur la photo je suis pas emballé. JC m'encourage et affirme qu'elle est très correcte. Un dîner est prévu près des Champs, dans un restaurant hype pour minets et pouffes (le féminin de minet, celui de Don Juan étant Grosse Pute hahaha). C'est bondé, je met un ongle à couper que ça va être l'arnaque. J'ai tort, c'est très bon et pas cher. Nous parlons de nos études juridiques, de notre environnement, de nos projets et du monde. Avocate brillante, elle a 30 ans de carrière d'avance sur moi, et le salaire qui va avec. Je règle l'addition, elle est heureuse. C'est quand vous pouvez tout vous offrir que le geste compte. A force de discuter il est tard, je regagne Montparnasse vers minuit. « Appelle moi si t'as plus de train ». Je me retrouve chez elle ou plutôt chez sa mère, en voyage. Son appartement, situé à Belleville, est plus que sympa. Je fais le tour de ses CD, de ses revues, je finis par caresser le chat « Ah quand même ». Ouf, elle a douté de mon humanité à un moment. Elle prépare mon lit, puis sur le pas de la porte « Tu as besoin de quelque chose ? ». Je m'approche, me penche vers son oreille... De toi... Maintenant vous ne direz plus que ça n'arrive que dans les films.

 

Quality girls

Une de mes ex souhaitait goûter à tous les fruits et légumes du monde. Tant qu'à donner dans l'universalité, j'aurais autant aimé tester toutes les (jeunes) filles du monde. Elle manquait sérieusement d'humour, ça ne l'a pas amusée. Chaque fille avec laquelle je suis sorti avait des qualités. Quel plaisir d'accompagner Jess au restau, de regarder une émission ou un film avec Emilie, de faire l'amour avec Ileana et d'avoir Flo à mon poignet pour briller en société. Comme on ne peut pas construire sa vie avec seulement l'une de ces activités, difficile de tenir à long terme. De leur point de vue notre histoire doit aussi se résumer à deux ou trois de mes qualités (je vous fais grâce de les exposer =)). Ainsi chacun cherche la perfection ; ou à défaut avec l'âge, un compromis dans les domaines essentiels qui lui sont chers. La prochaine fois je veux connaître le grand frisson, genre avec une fée du logis.

 

1er novembre

Joyeuse Toussaint à tous mes lecteurs décédés, je souhaite une mort naturelle aux autres. Sauf aux employés du service ADSL de France Télécom.

 

American Psycho

Comblant un certain retard sur mon camarade hype Germain (Dieu le bns), je viens de regarder American Psycho. Christian Bale est si parfait qu'il fait douter de sa santé mentale. Il va finir par méditer et se déguiser en chauve-souris.

Tourné par Mary Harron, ce film semble tout d'abord limité dans l'horreur par une touche féminine. Toute barbarie est suggérée dans la mesure du possible, au lieu d'être exploitée à grands coups de rouge qui tâche. Et c'est toute la force de cette oeuvre. Au lieu de trembler, de s'indigner pour les victimes, le spectateur est amené à s'interroger sur l'environnement de ces crimes, la personnalité du tueur.

Patrick Bateman (prédestination à faire bondir) a le même problème que des millions de personnes : il semble ne pas exister. Il peut disparaître, peu de monde en sera affecté. La société est individualiste à outrance ; comme les autres il sculpte son corps, cultive son narcissisme et son égoïsme. Pour prouver son existence, Patrick a deux possibilités : devenir le centre du monde ou transgresser les interdits.

Devenir, et rester, le centre du monde n'est pas facile à Manhattan. Les concours de costume, cartes de visite et succès professionnels font rage (tout le monde se fout des succès sentimentaux, naturels quand on a de l'argent). Patrick a des envies de meurtre quand un collègue le surpasse. Au point que ce n'est plus une image. Il s'engage donc dans une autre voie, prendre la vie des autres, leur énergie (parfois en les mordant, en les mangeant), pour se donner une consistance.

Plus que jamais le monde reste indifférent à Patrick. Ses collègues comme la société ne se rendent compte de rien, accroissant ainsi sa souffrance. Il se livre alors à une surenchère dans le massacre, qui là encore reste sans réponse. Patrick a beaucoup de chance. Ou il est protégé et bénéficie de complicités (chauffeur, avocat, père... au spectateur de se faire son idée). Car les traces qu'il ne peut gommer, quelqu'un s'en occupe. La tentative de Patrick pour se faire remarquer est donc un échec total. A celui qui serait tenté de penser que Patrick a beaucoup d'hallucinations (cf épisode du chat), je rappelle par exemple le drap maculé de sang qu'il adresse au pressing.

Quelque chose est cassé en lui dit-il, ne fonctionne pas. Cela sent typiquement le traumatisme enfantin lié à un manque d'affection paternelle. Patrick partage les fonctions de Vice President au sein de la société de son géniteur. Or ce dernier n'apparaît jamais et n'est cité qu'une fois fans le film. Patrick n'a aucun contact avec sa famille. Ses amis sont liés à son environnement professionnel et sont avec lui par pure circonstance plutôt qu'affinités. D'ailleurs lorsqu'il quitte sa fiancée, celle-ci obtient la garde de leurs amis communs. Virtuellement débordé et entouré, Patrick est totalement seul. Personne ne l'écoute.

Il manque une opportunité, une issue, avec sa secrétaire, qu'il invite un soir dans son appartement. Ils flirt naïvement : elle lui confie ses projets, il réfléchit au moyen le plus agréable de la tuer. Optant pour un pistolet à clous, il la laisse finalement sauve, lui confiant que si elle reste, il va lui faire du mal. C'est un mini-triomphe de la simplicité, d'une certaine fraîcheur. C'est le seul personnage du film capable de se soucier un minimum des autres, peut-être parce qu'elle n'a pas fait d'études supérieures et a encore une certaine humilité (je suis évidemment dans la transposition et l'analyse du film, pas dans l'avis personnel =)). Alors que tous sont convaincus que Patrick respire la bonté, elle sera au final la seule à percevoir la vérité.

Ainsi donc il y a une porte salutaire à ce monde oppressant : l'altruisme. Aime ton prochain comme tu aimerais qu'il t'aime. N'espère pas récolter si tu ne sèmes rien etc etc. Une histoire de tueur en série capable de me faire écrire une bonne page et de déboucher sur cette conclusion est tout sauf anodine. Faut que je mette la main sur le livre.

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